Type de contes & légendes :
Un soir, alors qu’elle se promène à l'ombre des immeubles, Thymine la timide fait la rencontre d'un ver de terre.
« Jeune fille, que fais-tu là, toute seule ? »
Thymine ne le calcule pas, poursuit...
« Tu m'as l'air très timide » dit le ver, sage.
« Les vers le sont tout autant ! » répond Thymine l’air réducteur.
Une corneille, une pie et un merl noir perchés sur les branches du saule pleureur rient de l’envolée.
« Comment t'appelles-tu ? » insiste le ver en lorgnant mal ses moqueurs.
« Elle ne te dira rien, car elle est timide » rétorque le merl affamé d’envie de se moque du ver sage.
« Je m’appelle Thymine la timide ! »
« Je l’entends bien, timide ! » dit le ver séchant la sueur sur son visage, « N’as-tu pas d’amis ? »
« Elle ne te prendra jamais en ami, ver aux larmes gluantes ! » lâche la pie.
« À moins que tu te transformes en spaghettis… » réplique le merl noir.
Thymine les yeux par-ci, par-là, répond :
« Non, je n’aime pas les amis et je ne parle jamais à personne. D'ailleurs, je ne te cause plus. »
« Ta compris, du balais ! » réplique la corneille, « plutôt dans mon ventre, je voulais dire, cher comestible ! » convoite-elle.
Le ver sage enlève son chapeau qui est un champignon :
« Si tu me parles, je te montre quelque chose qui va te faire réfléchir et après ça, tu n'aimeras plus la timidité.»
« Je ne l’aime pas ! » s’énerve Thymine en caressant ses cheveux, « c’est elle qui se colle à moi. »
« Comment ça, tu te laisses être timide ? » s’étonne le ver. On dirait que ses yeux imagent ses paroles. « Moi je suis sans os, sans parole, sans beauté, sans intelligence et sans, et sans, et sans... Et toi, tu oses… »
Thymine lui coupe la parole :
« Je suis sans intelligence moi aussi ! J'ai la parole mais je n'arrive pas à l'utiliser ; tu le comprends ça ? »
« Revient demain à la même heure et je te raconterai l’histoire que je te réserve. »
Puis, l’invertébré plonge dans son monde sous terrain.
Le lendemain, il arrive à l'heure prévue, mais la gamine est déjà là, bien avant l'heure ; la corneille, la pie et le merl noir aussi.
« Oh, tu m'impressionnes ! » dit le ver à Thymine.
« Toi aussi tu nous nargues, cher monsieur comestible ! » lâchent les ennemis du ver sage.
Ce dernier ne s’occupe pas d’eux :
« Et qui te dis que tu es timide alors ? »
« Je le suis. Voilà pourquoi je n’ai pas d’amis. » répond thymine, « Et le soir me convient, pour ne pas croiser le regard des autres. »
« Ah, ma petite naïve ! »
« Tu as vu, tu me trouves naïve ! Voilà pourquoi je préfère ne pas me dévoiler ! »
« Viens avec moi. »
Le lombric l'emmène dans son monde sous terrain. Une fois dans le monde terreux, Thymine voit des vers dans leurs maisons, dans les transports, tous calmes et silencieux[...]
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